Archives de catégorie Patrimoine

ParPère Ioan Toader

Nouvelle restauration de la chapelle

Nouvelle restauration et réhabilitation de la chapelle Maringer :
Une église pour la paroisse orthodoxe et un espace culturel pour le quartier

Au cours de l’année 2017, la découverte d’un champignon, la mérule, qui s’était attaqué à différentes parties de la chapelle a nécessité la destruction d’éléments intérieurs et extérieurs, ainsi qu’un traitement adéquat. La « petite chapelle » (ancienne sacristie) a été aménagée selon les codes d’un espace liturgique orthodoxe ; quant à la « grande chapelle », elle sert aussi de lieu de culte, mais son style néogothique a été respecté. La paroisse, grâce aux généreuses donations de fidèles, a commencé dès le mois de septembre 2021 les travaux de réhabilitation, de réaménagement et de restauration de la « petite chapelle » et de la « grande chapelle ». La majeure partie des travaux est réalisée par des entreprises spécialisées. Des bénévoles de la paroisse effectuent aussi une partie des travaux.

SEPTEMBRE – OCTOBRE 2021 :
Réalisation de la dalle dans la « petite chapelle ». Transport et dépôt de 120 tonnes de calcaire concassé sur le sol de la nef, damage, puis coulage de la dalle dans la « grande chapelle ».

NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2021 :
Pose du système de chauffage, puis coulage de la chape – Crépissage des murs.

JANVIER 2022 :
Restauration d’une partie des décors dans la « grande » et la « petite » chapelles –Réalisation d’un arc, réparation du plafond et mise en peinture dans la « petite chapelle ».

FÉVRIER – MARS 2022 :
Pose du granite sur le sol, montage d’une petite tribune, pose de l’iconostase et des lustres dans la « petite chapelle ». Réalisation des fondations et montage de la nouvelle tribune dans la « grande chapelle ».

AVRIL ­– OCTOBRE 2022 :
Pose du granite sur le sol de la nef et poursuite des travaux d’édification de la nouvelle tribune dans la « grande chapelle ». Dépôt de calcaire concassé sur le sol, damage et coulage de la dalle dans le chœur de la « grande chapelle ».

NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2022 :
Mise en peinture de la nouvelle tribune et pose du granite sur le sol sous la nouvelle tribune dans la « grande chapelle ». Pose de l’autel derrière l’iconostase dans la « petite chapelle ».

JANVIER ­– MARS 2023 :
Pose du granite sur le sol du chœur de la « grande chapelle ».
Pose des bancs centraux et latéraux dans la nef de la « grande chapelle ».

16 AVRIL 2023 :
RÉOUVERTURE DE LA CHAPELLE POUR LA FÊTE DE PÂQUES

OCTOBRE 2023 :
Pose des vitraux dans la « grande chapelle » pour remplacer les verrières qui avaient été cassées pendant la période d’abandon du bâtiment.

Les vitraux ont été fabriqués par le maître-verrier Răzvan COSTEA. Il a restauré à l’identique les décors et réalisé les personnages selon les codes de l’iconographie orthodoxe.

ParPère Ioan Toader

Une première restauration de la chapelle

Une première restauration de la chapelle Maringer :
Succès et déboires…
PREMIÈRE VISITE DE LA CHAPELLE AU PRINTEMPS 2016
Durant les années d’abandon du site hospitalier, la chapelle a subi des dégradations : vitraux cassés, infiltrations d’eau, dégâts liés à l’installation de centaines de pigeons…

Les sols et les décors étaient recouverts de fiente, de cadavres de pigeons et de déchets, soit huit tonnes au total, qui ont dû être enlevées par une entreprise, avant que la paroisse puisse utiliser les lieux. Mais les murs et la voûte étaient restés noircis et dégradés.

PREMIERS TRAVAUX DE RÉHABILITATION ET RESTAURATION – été 2016 – hiver 2018
À partir de l’été 2016, la paroisse a commencé par réhabiliter l’espace constitué par l’ancienne sacristie et la salle attenante (« petite chapelle »), pour en faire un espace cultuel orthodoxe : nettoyage des murs et des décors, remplacement du parquet, mise en peinture, installation d’une iconostase. Tous ces travaux ont été réalisés par des bénévoles de la paroisse et par une entreprise.

La paroisse a pu alors célébrer les offices dans une véritable petite église orthodoxe :

En février 2018, les travaux de restauration de la « grande chapelle » néogothique ont démarré, en suivant les conseils de spécialistes du patrimoine pour retrouver les couleurs d’origine. Elle a été repeinte par une entreprise spécialisée, et a retrouvé pendant quelques semaines sa splendeur passée…

LES CONSÉQUENCES DE LA DÉCOUVERTE DE LA MÉRULE
Malheureusement, au printemps 2018, la présence d’un champignon, la mérule, est confirmé. Elle s’était attaquée à différents éléments de la chapelle (cave, parquets, murs, tribune, galerie extérieure).

Pour éradiquer la mérule, il a fallu malheureusement détruire partiellement l’intérieur du bâtiment et la galerie. La tribune a été démolie, les parquets et la terre sous-jacente ont été enlevés, les murs ont été décrépis jusqu’à sept m de hauteur…

Puis une entreprise spécialisée a effectué le traitement adéquat du bâtiment (injections d’un produit fongicide tous les 30 cm dans les murs). La mérule ne peut plus se développer.

À la fin du mois de juillet 2021, la paroisse a donc acheté la chapelle « en l’état ». Un immense travail de réhabilitation, de réaménagement et de restauration l’attendait …

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La chapelle en 2016

Identifiable par son élégant clocheton à bulbe, l’église se dresse au centre d’un ancien site hospitalier qui constituait jusqu’à une date récente l’hôpital  Maringer-Villemin-Fournier.

 

 

 

 

Cet hôpital fut fondé au début du 20e siècle sur un ancien domaine jésuite du 18e siècle devenu pensionnat de jeunes filles durant le 19e siècle. Son appellation correspond aux fonctions médicales essentielles du site : un 1er établissement du nom de Maringer (Hippolyte Maringer, maire et président de la Commission des hospices) destiné à accueillir les tuberculeux est installé en 1904 dans le bâtiment existant, il s’agrandit rapidement (1912) d’un sanatorium qui prend le nom de Villemin en souvenir d’un médecin militaire lorrain qui avait dans les années 1860 prouvé la notion de contagion de la tuberculose. Puis, afin d’augmenter la capacité d’accueil des personnes atteintes de maladies vénériennes, on construit en 1923 un nouveau bâtiment qui reçoit le nom de Fournier (médecin syphiligraphe français).

L’église a été construite pour la congrégation des Dames du Sacré-Cœur qui ouvre dès 1841 sur le site un pensionnat de jeunes filles.

Les travaux ont lieu en 1843, l’église est bénite le 10 août de la même année par Mgr Alexis-Basile Menjaud, nommé évêque coadjuteur de Nancy en 1839 avec le titre d’évêque in partibus infidelium de Joppé, avant d’être évêque de Nancy de 1844 à 1859.

L’église est de style néo-gothique. La plupart des églises néo-gothiques de la région étant essentiellement postérieures à 1850, l’édifice peut être considéré comme l’un des premiers édifices ayant adopté ce style en Lorraine.

De plan basilical, l’église compte 5 travées rectangulaires, la 1ère travée formant vestibule-tribune, et une abside semi-circulaire à pans coupés à l’intérieur. L’ensemble est couvert de fausses voûtes d’ogives (bois et plâtre) reposant sur des colonnettes engagées.

Une des richesses de l’église réside dans son décor sculpté dont on distingue encore les traces de polychromie.

L’arc triomphal marquant l’entrée de l’abside est orné d’une suite d’anges agenouillés portant des phylactères.

 

 

 

 

Les chapiteaux supérieurs sont historiés : celui de gauche représente la fuite en Egypte, celui de droite, la Nativité.

 

 

 

 

Les colonnettes de l’abside sont entièrement sculptées de feuillages parmi lesquels figurent des oiseaux et des têtes d’anges.

Les chapiteaux du vestibule sont ornés d’un décor particulièrement riche : on y trouve anges musiciens, lion, oiseaux, aigle, phœnix et oiselets dans un nid, feuillage et motifs géométriques divers dont des palmettes (sur impostes) ou des cordons tressés à perles (sur astragales).

 

 

 

 

Les clés de voûte sont ornées d’anges tous différents.

 

 

 

 

Sur les murs sont disposés un chemin de croix  et deux bas-reliefs dont l’un représente Jésus et les docteurs du  Temple et l’autre Jésus et les enfants (Laissez venir à moi les petits enfants).

 

 

 

 

Deux des verrières d’origine sont encore en place : elles représentent les évangélistes saint  Matthieu (symbole : ange), saint Jean (symbole : aigle) et saint Jean Baptiste avec le Christ bénissant.

 

 

 

 

Alors que l’ensemble du décor et du mobilier, dont la chaire à prêcher et le buffet d’orgue, date du milieu du 19e siècle, période de construction de l’église, l’ancien autel  en marbre est plus ancien, il date du 18e siècle.

 

 

 

 

 

Document réalisé par le Service Patrimoines et Inventaire général de la Région GrandEst.
Dossier complet consultable  sur le site de Nancy (29 rue du Haut-Bourgeois)
http://patrimoines.lorraine.eu/
Ph. S. Durand, Copyright © Région Grand Est, Inventaire général

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